Prendre soin des autres fait du bien

Prendre soin des autres fait du bien

Hier soir je rentrais de la résidence de retraite où je travaille le mercredi après-midi, le ciel était absolument magnifique, j’étais heureuse et remplie de joie à cet instant… Je ressens encore cette sensation rien que d’y penser… Des chercheurs commencent à étudier les phénomènes d’empathie, de pardon, d’aide afin de voir leurs effets sur notre cerveau, nos organes: les bienfaits de la méditation sur la compassion ont été observés sur des électroencéphalogrammes!

Alors, prendre soin des autres nous fait il réellement du bien?

 L’empathie commence au berceau 

Martin Hoffman professeur de psychologie à l’université de New-York à écrit un ouvrage « Empathie et développement moral » (collection Vies sociales) où il étudie l’empathie sous différentes formes et notamment en lien avec le développement de l’enfant. Quelques heures après leur naissance, les bébés font déjà preuve d’empathie semblerait-il : l’équipe du chercheur à constaté qu’un nouveau-né pleurait  en retour aux pleurs d’un autre. Et l’intensité de ses complaintes étaient supérieures à d’habitude ! Mr Hoffman met en avant le fait que pendant des décennies, l’Homme était obligé de prendre soin de ses compères s’il voulait assurer la survie de l’espèce. Ces comportements sont donc ancrés dans nos gênes et notre mémoire d’une façon ou d’une autre.

Aider les autres : mon chemin de vie

D’autres études mettent en avant différents bienfaits liés à l’altruisme, l’empathie : meilleur estime de soi, apaise le coeur et la tension artérielle, baisse de l’anxiété et la dépression, hausse du « niveau de bonheur »… 

Pour illustrer je vais parler de ce que je connais c’est-à-dire mon histoire et de l’Ayurvéda !

Petite, j’étais douée pour les études, je comprenais vite. Je m’asseyais au fond de la classe et expliquais à ceux qui n’avaient pas compris, avec mes mots, la leçon.

A 17 ans j’étais bénévole dans une association « VS Art » volontariat et soutien par l’art. Nous donnions des cours de dessin, peinture, à des enfants issus de quartier « défavorisés » afin qu’ils accèdent eux-aussi à la culture, à ces loisirs d’habitude payants. J’ai adoré cela.

Plus tard je suis devenue éducatrice, travail on ne peut plus tourné vers l’aide et l’accompagnement de personnes en difficultés ou situation de handicap. 

J’ai cessé pendant 5 ans d’exercer ce métier et j’en ai senti les effets avec le recul.

Le retrouver a été un vrai bonheur… Et source d’équilibre pour moi…

Source d’équilibre ? Ce n’est pas un peu tiré par les cheveux?


L’Ayurvéda nous aide à comprendre ces phénomènes

La semaine dernière j’ai bien expliqué le lien entre mon métier d’éducatrice et l’Ayurvéda. Les outils de cette discipline au service de notre équilibre et de notre capacité à aider les autres. 

Ici il s’agit d’aborder  la notion « d’éléments » et de Doshas: relier le corps, les émotions, les actions et l’esprit. 

En effet, d’après plusieurs médecines ancestrales dont l’Ayurvéda, les éléments : terre, feu, eau, air (éther en Ayurvéda, métal en médecine chinoise) sont présesnts dans toute chose vivante sur terre dont l’être humain. Vous ne le voyez pas de manière claire mais le feu par exemple est bien ce qui vous permet de digérer vos aliments et de maintenir votre corps à 37°C…

Et bien ces éléments combinés entres eux vont créer ce que l’on appelle en Ayurvéda les Doshas : ils représentent en quelque sorte les métabolismes et fonctionnement du corps et de l’esprit.

La façon dont votre corps va fonctionner durant votre vie peut être vue sous cet angle (ou encore humeurs en naturopathie).

Exemple : je cicatrise beaucoup plus lentement que la plupart des gens, je digère vite ou lentement etc…

Mais quel rapport avec l’empathie?

Et bien , il y en a plusieurs

Tout d’abord, notre Doshas « dominant » (ou « nos »: il peut y en avoir deux voir trois)  nous caractérise physiquement mais aussi psychiquement.

Les traits de personnalité peuvent être analysés aussi sous l’angle des doshas… Le corps étant lié à l’esprit… 

Exemple : quelqu’un qui digère bien, voir qui mange trop épicé, « aura trop de « feu digestif » », se mettra plus souvent en colère que quelqu’un de lent, qui digère et agît lentement. Ce sont des notions un peu difficiles à imaginer au début mais en étudiant plus en profondeur on comprend beaucoup de choses sur l’être humain.

Selon Ayurvéda, l’altruisme et l’empathie sont plutôt représentés par des personnes de « type » Kapha. Kapha est composé d’eau et de terre : ancré et proche des éléments, on le rapproche de tout ce qui est lié à la matière, la présence, le calme, la compassion… Je suis sûre que vous pouvez trouver quelqu’un de votre entourage qui vous fera penser à Kapha…

Imaginez maintenant cette personne faisant un métier lié à la violence comme ouvrier dans un abattoir ou dans un métier humain comme professeur ou infirmier. L’équilibre de cette personne pourra contribuer à être maintenu dans un cas ou mis à l’épreuve dans l’autre.

Notre équilibre dépend de beaucoup de facteurs mais faire un métier en accord avec ses valeurs, son caractère, ses capacités y contribue grandement.


En ce qui concerne les organes, le coeur est relié au trois doshas mais c’est Kapha, l’amour et la compassion qui lui confèrent sa force

Donc l’émotion de la compassion contribue à renforcer le coeur d’après les savoirs ancestraux de l’Ayurvéda.

D’ailleurs, dans notre culture, « avoir du coeur » peut être assimilé à de la compassion et de l’altruisme…

Des études comparatives sur le pardon et le ressentiment ont également mis en lumière les effets négatifs sur notre corps de la colère ou de la rancune. A contrario de l’amour et de l’empathie.


Mon empathie contribue à me rendre heureuse

Lorsque j’ai arrêté mon métier d’éducatrice, j’ai ressenti un vide, une sensation de ne pas être à ma place.

Je ne l’ai pas ressenti immédiatement car je faisais un métier intéressant mais avec le temps et l’introspection que j’ai mené, j’ai compris que j’étais faite pour aider, accompagner les autres. Si je ne respecte pas cette « mission » je suis malheureuse, anxieuse. 

Aujourd’hui je développe ces axes de travail l’éducation spécialisé, l’Ayurvéda,

la transmission de mes expériences

 transmettre

cet état d’esprit et pour permettre aux enfants de devenir des adultes altruistes et ouverts;

lutter contre la violence, la phobie des personnes en situation de handicap, différents.

 

J’ai souhaité participer au mouvement « Sève : Savoir Etre et Vivre Ensemble »

Cette approche a été créée par Frédéric Lenoir et Martine Roussel Adam a pour objectif de développer des ateliers d’attention et de philosophie auprès d’enfants afin de les aider à devenir des êtres conscients, actifs et respectueux.

Leurs échanges en classe, l’écoute entres eux, leurs réflexions sur la vie, leur capacité d’analyse, de remise en question sont travaillées

avec en première ligne : l’écoute de l’autre.

De tels ateliers ont été mis en oeuvre un peu partout dans le monde et des synthèses ont été effectuées :

amélioration de la pensée créative, des aptitudes cognitives, de l’intelligence émotionnelle, du raisonnement logique, de la lecture, de l’aptitude aux mathématiques, confiance en soi…

Quels résultats !


Pour résumer, l’empathie

est bénéfique car cela nous relie à notre nature profonde (principe ancestral).

Cela nous permet de créer des liens sincères, nous emmène à avoir un point de vue différent du nôtre donc entraîne un enrichissement personnel. Elle peut développer notre créativité par extension.

Cela nous permet également de ne pas nous concentrer sur nous et nos problèmes uniquement et parfois, de relativiser notre situation. Se sentir utile est également positif pour le moral.

Certains pensent également qu’elle contribuerait, avec l’altruisme, au bonheur…Je le pense sincèrement…

Pour certaines personnes, cela représente une grande partie de leur vie. Leur caractère, métabolisme, qualités et état d’être sont parfaitement adapté à des métiers étroitement liés à l’altruisme et l’empathie. 

Ce qui est mon cas !

Et je pense que malgré les dfficultés auxquelles j’ai du faire face, cet objectif m’a toujours permis d’avancer et de m’en sortir. C’est une ressource qui n’a pas de prix pour moi.

Pour aller plus loin :

Matthieu Ricard : de nombreux ouvrage dont « Plaidoyer pour l’altruisme » (je suis en train de le lire)

Frédéric Lenoir : « Du bonheur, un voyage philosophique » aborde des notions d’empathie et d’altruisme, « Philosopher et méditer avec les enfants », 

c’est un auteur que j’apprécie beaucoup pour sa facilité à parler de choses profondes.